POLITIQUE DE L’IMPORT-SUBSTITUTION

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Le gouvernement camerounais capitalise sur le renforcement de la production locale, la réduction de la dépendance aux importations, et la promotion du « made in Cameroun ».

 Les nombreux atouts et potentialités dont regorge le Cameroun sont à même de valoriser et booster son économie, et de lui donner d’atteindre le niveau de développement souhaité par le Président de la République, son Excellence Paul Biya. Trois leviers majeurs visent l’atteinte de cet objectif, notamment le renforcement de la production locale, la réduction de notre dépendance aux importations et la promotion du « Made in Cameroun ».

En dépit du fort potentiel agricole du Cameroun favorisé par le climat et la richesse des sols, son économie repose en partie sur la production vivrière et celle de matières premières dont l’exploitation respective est la consommation locale et l’exportation à l’état brut. Le faible taux de transformation de l’économie qui en résulte, accentué par l’industrie locale embryonnaire, favorise sur le marché local la circulation de biens importés, tributaire de la balance commerciale fortement déficitaire chiffré, selon Institut National des Statistiques à 1 409 milliards de FCFA en 2020 contre 1 478 milliards de FCFA en 2021. Par ailleurs, sur la période 2010-2020, les performances économiques du Cameroun sont restées en deçà des prévisions du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi, surtout que notre pays doit continuer de relever les nombreux défis économiques provoqués au niveau mondial par le double choc pétrolier et sécuritaire dans la sous-région, la pandémie du Covid 19, la crise russo-ukrainienne, et en interne par la structure inopérante de son appareil de production. Un peu plus de 70% des exportations hors pétrole gravitent autour du cacao, bois, aluminium, caoutchouc, banane, coton ou café, tandis que les importations s’opèrent sur des machines et appareils électriques, les hydrocarbures, appareils et machines mécaniques, véhicules automobiles et tracteurs, produits pharmaceutiques, le textile et dans une plus grande mesure, des produits alimentaires en dépit de leur important potentiel de production au Cameroun.

Le renforcement de la production locale des produits de substitution et la transformation des principaux produits d’exportation permettront d’obtenir une valeur ajoutée substantielle, favorable à la croissance économique, à l’accumulation de la richesse nationale, et aux modifications structurelles indispensables à l’industrialisation du pays. Par la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030, le Gouvernement œuvre à l’accélération du processus d’industrialisation progressive de notre économie, pour asseoir une véritable stratégie d’import-substitution en vue de remplacer les produits importés par ceux produits localement, afin de réduire les importations des produits pour lesquels l’offre locale est abondante et les substituts disponibles.

La réduction de la dépendance du Cameroun aux importations repose sur le développement de la production dans des filières prioritaires de la SND30 que sont les « forêt-bois », « l’agro-industrie » et le « textile-confection-cuir », de même que le développement d’autres filières à l’instar de l’énergie, du numérique, des mines-métallurgie-sidérurgie, de l’hydrocarbures-pétrochimie-raffinage, de la chimie-pharmacie et de la construction. Il est donc nécessaire de garantir l’augmentation de la part du secteur manufacturier et des services à forte valeur ajoutée dans le PIB ; d’accélérer la baisse de la part des activités du secteur agricole dans sa forme traditionnelle actuelle et d’assurer la migration du secteur tertiaire vers des activités de transformation et de services plus productifs. Le passage du secteur primaire au secteur secondaire, la transformation locale des produits vendus jusque-là à l’état brut, la mise à niveau des entreprises, l’accès aux financements et à la matière première pour les PME manufacturières, constituent aussi d’importants leviers de développement industriels à actionner. Le Gouvernement soutien à cet effet les PME, à travers le Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat, dans leurs rôles et capacités à s’intégrer comme des acteurs majeurs des différentes chaînes de production pour contribuer de manière optimale à la mise en œuvre de la stratégie nationale de promotion de l’import-substitution.

La promotion du « Made in Cameroun » reste également un levier important de dynamisation du patriotisme économique, entendu comme stratégie des pouvoirs publics à favoriser auprès des populations, la consommation des biens et services dans leur pays afin de protéger les intérêts économiques nationaux. L’objectif étant de générer un excèdent dans la balance commerciale pour rétablir l’équilibre. Il est dont utile de renforcer la réorientation de l’activité économique nationale vers des secteurs à forte productivité et à forte valeur ajoutée, mais également de capaciter le secteur privé, notamment les PME dans leur rôle d’acteurs des chaînes de valeurs performantes. Cet appui consiste également à la structuration et à l’accélération de leur mise à niveau continue en tant qu’unités de production formelle, à l’accroissement de leur accès aux financements, à leur arrimage aux standards internationaux et à la valorisation de leur potentiel.

Les efforts du gouvernement sont prometteurs, notamment dans le secteur de l’agro-industrie où la filière des boissons et autres produits à base de fruits foisonne de PME sur le marché local, produisant des jus de fruits variés, confitures, sirops de fruits et glaces fruitées, qui rivalisent avec des produits importés. La même dynamique est observée en ce qui concerne la transformation du cacao en chocolats et poudre de cacao, la production des huiles végétales et des pâtes alimentaires, la production du textile et la transformation du bois en meuble. Grâce à l’appui multisectoriel et dynamique du gouvernement, notamment à travers des mesures de soutien permettant de mieux structurer ces secteurs et d’accroître les capacités techniques des acteurs, l’offre des produits dérivés desdits secteurs sera renforcée afin de remplacer progressivement les importations abondantes dans ces filières et de satisfaire une demande locale en constante progression.